Dans le cadre de la première édition de la Semaine africaine de l’arbitrage, de la justice
et de l’information commerciale (SAAJIC), la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) de l’OHADA a tenu, ce jeudi 2 octobre 2025, une audience foraine exceptionnelle dans les locaux de la Cour suprême du Bénin. Habituellement basée à Abidjan, la CCJA siège rarement hors de son siège. La tenue de cette audience à Cotonou a permis aux étudiants, enseignants, avocats, magistrats et acteurs économiques de suivre directement le déroulement d’un contentieux commercial de portée régionale
Cette audience a eu une forte valeur symbolique et pédagogique. Elle a rapproché la justice communautaire des citoyens et renforcé le dialogue entre la CCJA et les juridictions nationales de cassation. Pour le grand public, c’était une occasion rare de voir concrètement comment fonctionne la Cour et quel rôle elle joue dans le règlement des litiges commerciaux. Pour les étudiants et universitaires, cette session a été une véritable « salle de classe grandeur nature », leur permettant de comprendre comment le droit OHADA est appliqué et comment il s’articule avec les systèmes juridiques nationaux. Les avocats et magistrats ont, eux, pu observer de près les méthodes de travail de la Cour, ses règles et ses standards, utiles pour exercer dans l’espace OHADA. Enfin, pour les chercheurs, l’événement a montré comment les systèmes judiciaires africains avancent vers plus de cohérence et de sécurité juridique pour tous.
Au total, la CCJA a tenu quatre audiences simultanées à Porto-Novo, couvrant plus de quarante affaires inscrites au rôle. Les dossiers traités concernaient des litiges commerciaux variés : sociétés, banques, contrats, arbitrages et recours contre des décisions rendues par les Cours d’appel des États membres de l’OHADA.
L’audience a également été marquée par la prestation de serment de trois juristes-traducteurs-interprètes devant l’Assemblée plénière de la CCJA. Cette cérémonie a montré l’importance pour la Cour de disposer des outils linguistiques nécessaires pour rendre une justice claire et compréhensible dans tout l’espace OHADA.
En se tenant dans les salles d’audience de la Cour suprême du Bénin, cette audience foraine a mis en valeur le rôle central de l’institution et son importance dans le droit communautaire. Elle a rappelé que le droit OHADA n’est pas seulement un concept abstrait, mais qu’il impacte directement la vie des entreprises et des citoyens. Ce moment fort de la SAAJIC restera un exemple concret de dialogue judiciaire en Afrique et montre que le Bénin peut jouer un rôle de carrefour pour la justice régionale.
Cell. Com. Cour suprême
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